Histoire Ebook - Mot-clé - Langue des OiseauxRecension d'ouvrages rares et interdits2024-03-27T00:17:43+00:00Histoire Ebookurn:md5:ab01485ca667d10c10168268ea085a51DotclearGuénon René - La Langue des Oiseauxurn:md5:c015a35759718ea64e6172c3757e7a592012-04-07T11:25:00+01:002017-03-08T17:07:05+00:00balderGuénon RenéAngeIslamLangue des Oiseaux <p><img src="https://histoireebook.com/public/img/Guenon_Rene_-_La_Langue_des_Oiseaux.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Guénon René</strong><br />
Ouvrage : <strong>La Langue des Oiseaux</strong><br />
Année : 19**<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://histoireebook.com/public/ebook/Guenon_Rene_-_La_Langue_des_Oiseaux.zip">Guenon_Rene_-_La_Langue_des_Oiseaux.zip</a><br />
<br />
Il est souvent question, dans diverses traditions, d’un langage mystérieux appelé « langue des oiseaux » : désignation évidemment symbolique, car l’importance même qui est attribuée à la connaissance de ce langage, comme prérogative d’une haute initiation, ne permet pas de la prendre littéralement. C’est ainsi qu’on lit dans le Qur’an : « Et Salomon fut l’héritier de David ; et il dit : O hommes ! nous avons été instruit du langage des oiseaux (‘ullimna mantiqat-tayri) et comblé de toutes choses… » (XXVII, 15.) Ailleurs, on voit des héros vainqueurs du dragon, comme Siegfried dans la légende nordique, comprendre aussitôt le langage des oiseaux ; et ceci permet d’interpréter aisément le symbolisme dont il s’agit. En effet, la victoire sur le dragon a pour conséquence immédiate la conquête de l’immortalité, figurée par quelque objet dont ce dragon défendait l’approche ; et cette conquête de l’immortalité implique essentiellement la réintégration au centre de l’état humain, c’est-à-dire au point où s’établit la communication avec les états supérieurs de l’être. C’est cette communication qui est représentée par la compréhension du langage des oiseaux ; et, en fait, les oiseaux sont pris fréquemment comme symbole des anges, c’est-à-dire précisément des états supérieurs. Nous avons eu l’occasion de citer ailleurs la parabole évangélique où il est question, en ce sens, des « oiseaux du ciel » qui viennent se reposer sur les branches de l’arbre, de ce même arbre qui représente l’axe passant par le centre de chaque état d’être et reliant tous les états entre eux. Dans le texte qur’anique que nous avons reproduit ci-dessus, le terme aç-çaffat est considéré comme désignant littéralement les oiseaux, mais comme s’appliquant symboliquement aux anges (al-mala’ikah) ; et ainsi le premier verset signifie la constitution des hiérarchies célestes ou spirituelles. Le second verset exprime la lutte des anges contre les démons, des puissances célestes contre les puissances infernales, c’est-à-dire l’opposition des états supérieurs et des états inférieurs ; c’est, dans la tradition hindoue, la lutte des Devas contre les Asuras, et aussi, suivant un symbolisme tout à fait semblable à celui auquel nous avons affaire ici, le combat du Garuda contre le Naga, dans lequel nous retrouvons du reste le serpent ou le dragon dont il a été question tout à l’heure ; le Garuda est l’aigle, et, ailleurs, il est remplacé par d’autres oiseaux tels que l’ibis, la cigogne, le héron, tous ennemis, et destructeurs des reptiles. Enfin, dans le troisième verset, on voit les anges récitant le dhikr, ce qui, dans l’interprétation la plus habituelle, est considéré comme devant s’entendre de la récitation du Qur’an, non pas, bien entendu, du Qur’an exprimé en langage humain, mais de son prototype éternel inscrit sur la « table gardée » (al-lawhu-l-mahfuz), qui s’étend des cieux à la terre comme l’échelle de Jacob, donc à travers tous les degrés de l’Existence universelle. De même, dans la tradition hindoue, il est dit que les Devas, dans leur lutte contre les Asuras, se protégèrent (achhan dayan) par la récitation des hymnes du Veda, et que c’est pour cette raison que les hymnes reçurent le nom de chhandas, mot qui désigne proprement le « rythme ». La même idée est d’ailleurs contenue dans le mot dhikr, qui, dans l’ésotérisme islamique, s’applique à des formules rythmées correspondant exactement aux mantras hindous, formules dont la répétition a pour but de produire une harmonisation des divers éléments de l’être, et de déterminer des vibrations susceptibles, par leur répercussion à travers la série des états, en hiérarchie indéfinie, d’ouvrir une communication avec les états supérieurs, ce qui est d’ailleurs, d’une façon générale, la raison d’être essentielle et primordiale de tous les rites. <strong>...</strong></p>