Rassinier Paul - L'équivoque révolutionnaire


Auteur : Rassinier Paul
Ouvrage : L'équivoque révolutionnaire Supplément au n° 156 (octobre 1961) de la revue Défense de l'Homme, achevé d'imprimer le 4 novembre 1961.
Année : 1961

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Introduction par Louis DORLET Ceux de nos lecteurs qui sont peu familiarisés avec les pièges de la linguistique, trouveront sans doute quelque peu aride la première partie de cet essai consacré par Paul Rassinier à l'Équivoque révolutionnaire. Cette incursion dans le domaine de la sémantique était pourtant indispensable pour bien montrer, à travers les siècles, les curieux avatars du mot « révolution » et l'extrême confusion à laquelle ses diverses interprétations ont donné lieu. Il ne s'agissait pas seulement de discuter de la légitimité logique d'un mot, mais, étant convaincu que le progrès de la connaissance est solidaire de l'évolution du langage, de prouver qu'il n'était pas possible d'édifier quelque chose de solide sur des bases aussi mouvantes. Depuis bien longtemps, les humbles, écrasés de charges multiples, requis pour toutes les besognes rebutantes, étripés sur tous les « champs d'honneurs » où se liquident les querelles des puissants, ont rêvé d'échapper à leur sort grâce à la « Révolution ». Mais ils ont toujours eu une idée si peu claire de ce mot auquel ils prêtaient une sorte de sens mystique, qu'ils furent jusqu'à présent mystifiés avec une dérisoire facilité par les théoriciens d'un révolutionnarisme qui poursuit, trop souvent, la conquête individuelle de la puissance sociale par le détour de la prédication révolutionnaire. Les apôtres du marxisme ont développé au paroxysme ce mysticisme social qui accepte comme indiscutable tout ce qui est fait, annoncé ou proclamé au nom d'une prétendue révolution prolétarienne. Sorel explique la doctrine marxiste comme « un ensemble de mythes habilement conçus, appuyés par une extraordinaire dextérité d'argumentation logique et par là très propres à fournir aux masses ouvrières et même à leurs chefs de file un principe d'impulsion puissant, un irrésistible élan de conquête ». Mais le mysticisme marxiste s'affirme aussi comme une voie de salut, non pas la meilleure, mais la seule. Une fois bien pénétré de ce principe essentiel du dogme marxiste, il n'y a plus d'hésitation à avoir, plus de doutes, plus de tourments pénibles à supporter : tout se déroule bien, dans l'Univers pseudo-socialiste, selon les inventions de cet infaillible démiurge annoncé par Hegel dans cette curieuse phrase : « Les annales du genre humain sont la réalisation d'un plan caché de la Nature en vue du progrès de la raison. » Pas du tout exigeant sur le « contenu » d'un socialisme véritable, l'individu qui a foi en le caractère messianique de cette supercherie nouvelle, accepte de considérer comme une révolution libératrice tous les régimes d'autorité établis sous l'égide de l'État socialiste. C'est ainsi qu'il se trouve un grand nombre de gens qui continuent, en dépit des faits les plus accablants, à tenir pour la terre bénie de la révolution des pays comme la Hongrie, la Roumanie, la Pologne… Que ceux-là lisent l'essai de Paul Rassinier ; ils trouveront dans ces pages écrites sans passion, une documentation qui les fera réfléchir utilement sur les réalités d'une expérience qui se termine par une retentissante faillite, si l'on veut bien s'en rapporter à ce que devrait être la plus timide tentative de « libération sociale ». Il n'est pas sans intérêt de rapporter ici comment certains socialistes « utopiques » concevaient cette libération sociale, sur le déclin du siècle dernier. Le journal Le Progrès, paru au Locle, en Suisse, le 3 avril 1869, écrivait par exemple, dans un article intitulé « Guerre aux choses, paix aux hommes » : « Quand on étudie l'histoire du genre humain à la lumière des sciences naturelles, qu'on analyse avec un sens critique sérieux les phénomènes complexes qui s'appellent révolutions, et qu'on cherche à se rendre un compte exact des causes et des effets, on s'aperçoit que la volonté individuelle joue un très petit rôle dans les grandes secousses qui changent le sort des peuples, et on apprend à discerner les véritables causes, c'est-à-dire l'influence des milieux… « Pour l'homme qui se place à ce point de vue, la haine des individus cesse d'exister… « … le sentiment que produit en nous la dégradation de ces infortunés ce n'est pas l'indignation contre leur personne, c'est l'indignation contre un ordre de choses qui produit de pareils résultats. Il en est de même, d'une manière plus générale, des individus et des classes dont nous étudions les actes dans l'histoire. Nous les voyons se produire et se développer, d'après des circonstances données : nous jugeons, et lorsqu'il le faut nous condamnons, mais nous ne haïssons pas… « Qu'on y réfléchisse, et l'on verra que nos adversaires font tout le contraire. « Les partis politiques ne cherchent pas la justice, ils se disputent le pouvoir… Aussi d'un parti à l'autre, les hommes se haïssent ; mais à très peu près ils veulent les mêmes choses. On se calomnie, on s'emprisonne, on s'égorge entre hommes politiques… « Socialistes, soyez doux et violents. « Soyez doux pour vos frères, c'est-à-dire pour tous les êtres humains. Tenez compte au faible, au superstitieux, au méchant, des causes indépendantes de sa volonté qui ont formé sa personnalité. Rappelez-vous que ce n'est pas en tuant les individus qu'on détruit les choses, mais en tuant les choses qu'on transforme et régénère les individus. « Mais soyez violents pour les choses. Là, il faut se montrer impitoyable. Pas de lâche transaction avec l'injustice ; pas d'indulgence pour l'erreur qui vous conjure de ne pas aveugler de votre flambeau resplendissant ses yeux de chauve-souris. Faites une Saint-Barthélemy de mensonges, passez au fil de l'épée tous les privilèges ; soyez les anges exterminateurs de toutes les idées fausses, de toutes les choses nuisibles… » Dans Le Progrès du 15 mai 1869, un article cherchait à montrer combien on se trompait lorsqu'on croyait avoir trouvé, dans la substitution du système des milices à celui des armées permanentes, la panacée qui devait délivrer les peuples de la guerre et de la servitude. En voici le passage essentiel : « Qu'on ne se laisse donc pas prendre à la rhétorique et aux sophismes de ces démocrates hypocrites qui ne savent promettre au peuple que des changements de mots, et qui ne veulent pas changer les choses. Qu'on se le persuade bien : l'armée qu'elle s'appelle milice nationale ou garde impériale, est incompatible avec la liberté… » ...

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