Auteur : Vaquié Jean
Ouvrage : Cahier 05 Les principes de la vraie et de la fausse mystique. L'illumination initiatique. Quelques définitions concernant le symbolisme chrétien. A propos de la Contre-Église. Le mythe de la bonne gnose. Gnose chrétienne et gnose anti-chrétienne. Le mythe du Graal.
Année : 1989
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Il ne fait pas de doute que l'homme est naturellement constitué en vue d'un commerce personnel avec Dieu. C'est ce commerce intérieur que l'on appelle mystique parce qu'il est caché. La vie intérieure, selon l'expression de saint François de Sales, est un "devis" ; nous commençons à deviser avec Dieu dès que nous lui adressons la moindre prière. Nous sommes doués d'un mysticisme naturel et plus généralement d'une religiosité naturelle que les théologiens ne contestent pas. Ils lui donnent même le nom de "vertu naturelle de religion" quand elle est exercée dans des conditions héroïques même par des païens. Cette religiosité naturelle comporte des facultés mystiques, également naturelles par conséquent, et destinées à rendre facile la contemplation du vrai Dieu dès lors que l'homme en aura reçu la Révélation. On peut dire, sans exagération, que l'homme est naturellement fait pour l'extase. La station debout, qui est l'apanage de cet "animal religieux", ne serait-elle pas le début de la lévitation ? Ces facultés religieuses spontanées font ressembler l'homme, tout à tour, à une corolle de fleur, à un tabernacle et à un pressoir. Reprenons séparément ces trois comparaisons qui nous aideront à comprendre les mécanismes compliqués de la vrai comme de la fausse mystique. L'âme religieuse, quelle que soit sa religion, se comporte comme une corolle qui s'épanouit en vue de se laisser pénétrer par les rayons du soleil, lesquels, tombant d'en haut, y opèrent la transformation des sucs végétaux. Dans cette comparaison le soleil représente Dieu qui pénètre et transforme l'âme de Sa lumière et de Sa chaleur. Mais si le soleil est caché et qu'un gros insecte survienne, trouvant la corolle épanouie, il y pondra un germe mortel. Son mysticisme naturel fait aussi ressembler l'âme à un tabernacle. L'âme cherche à s'emparer de la Divinité et pour cela elle lui ouvre la porte. Après quoi, ayant fait tout ce qui est en son pouvoir, elle devient passive et elle attend que Dieu entre. Et il se peut en effet que Dieu y descende. Mais les mauvais esprits peuvent aussi envahir le tabernacle ouvert et s'y installer en parasites. L'âme humaine ressemble encore à un pressoir. Le pressoir est fait pour broyer du bon raisin et en tirer un vin roboratif. Toutefois si l'on déverse en lui des baies cueillies au hasard, il les broiera aussi facilement mais n'en tirera qu'un liquide âcre. L'appareil mystique de l'homme est fait pour s'ouvrir au monde divin. Il exerce son activité propre en se disciplinant lui-même, en s'élevant vers le monde spirituel et en s'y épanouissant. Puis, ayant fait cela, il devient passif parce qu'il ne peut pas franchir l'abîme qui le sépare du Dieu vers lequel il tend. Voilà donc la corolle épanouie, le tabernacle ouvert et le pressoir béant. ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
Auteur : Gaidoz Henri Ouvrage : Etudes de mythologie gauloise Année : 1886 Lien de téléchargement :...