Grandjean Georges - La destruction de Jérusalem Le premier pogrome


Auteur : Grandjean Georges
Ouvrage : La destruction de Jérusalem Le premier pogrome
Année : 1941

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Soixante ans après Jésus-Christ ! Rome Impériale est souveraine du monde ; mais les Juifs sont les maîtres de Rome. Aux frontières, les légions meurent ; au Champ de Mars la brocante et la finance israélites s’enrichissent sans vergogne. Ici, le sang versé se mue en or. Sur les Sept collines les Sept Synagogues ont érigé l’étoile de Jehovah. Au Palatin, Poppée, courtisane juive est Imperia. C’est l’heure décisive du règne de Néron. Simon le Simoniaque est le favori du Palais. César n’est plus qu’un histrion aux griffes des usuriers de la Tramstécère, du Grand-Prêtre de Jérusalem et des Pharisiens. Il vient de secouer l’autorité de Sénèque et de Burrhus : il donne libre carrière à son infamie. Vicieux, à pleines artères, dépravé jusqu’aux moelles, il tient de sa mère Agrippine, l’instinct du meurtre et la passion de la boue. Tout en lui est heurté, fantasque, sadique et cruel. Agrippine l’a pétri de la sorte, en vue de gouverner sous son nom. Pour lui démontrer qu’il est digne de sa mère, il la fait éventrer par Anicétus. — Feri ventrem ! Et Agrippine meurt sans autre parole que cette malédiction à ses entrailles. Effroyable famille ! pire que nos Médicis, pire que les Borgia ! C’était ce qui convenait au Sanhédrin pour corrompre Rome ; et, ce fut Agrippine qui jeta la Juive Poppée entre Néron et la douce Octavie. « Singulière race que la nôtre, s’exclame Néron, un soir d’orgies (pendant son voyage à Corinthe). Ma mère, arrière-petite fille d’Augusta, mariée à A. OEnobarbus-Domitius, dont je suis le fils, est exilée par Caligula, son frère... pour ses désordres ! N’est-ce pas admirable : Caligula dépassé par Agrippine ! Claude monte sur le trône, on rappelle ma mère d’exil. Elle devient la femme de Crispus Passienus, patricien d’illustre famille qui commet la sottise de lui léguer tous ses biens et les richesses immenses qu’il a rapportées d’Egypte... Elle le fait assassiner parce qu’il tarde à mourir ! Claude s’est encombré de Messaline. Entre les deux femmes commence une lutte de tigresses dans le cirque. Agrippine dénonce à l’empereur les amours de sa femme et du consul Silius, le plus beau de tous les Romains. Messaline est... supprimée. Agrippine épouse Claude, son oncle. Je suis adopté par Claude, je deviens le fils de mon oncle et le neveu de ma mère... Mais il arrive un jour que Claude fait condamner une femme adultère. Ce jugement fait trembler l’impératrice et son amant, Pallas. Le lendemain, l’Empereur dîne au Capitole avec les Prêtres. Son dégustateur Halotus lui sert un plat de champignons préparés par Locuste (empoisonneuse patentée du Palatin ; Galba la fit mettre à mort en 68). La dose n’est pas assez forte. L’empereur, sur son lit de festin, se débat contre l’agonie. Xénophon, son médecin, sous prétexte de lui faire rejeter les champignons, lui introduit dans la gorge une plume empoisonnée... Et, pour la troisième fois, Agrippine se trouve veuve ! Elle règne !... ... Mon oncle étouffa son tuteur avec son oreiller et son beau-père dans son bain. Mon père, au milieu du Forum, creva avec une baguette l’oeil d’un chevalier ; sur la Voie Appienne il écrasa sous les roues de son char un adolescent qui ne se rangeait pas assez vite ; et, à table, un jour, près du jeune César (le fils d’Auguste, voir les chapitres suivants) qu’il accompagnait à Jérusalem, il poignarda son « affranchi » qui refusait de boire... Ma Mère ! elle a tué Silanus, elle a tué Lolla Paulina ; elle a tué Claude, et moi, l’on dit que j’ai tué Britannicus et que j’ai tué ma mère !... » Invariablement, c’est par l’intermédiaire de gouvernants dissolus qu’Israël corrompt ou achève de corrompre les Nations. A Rome, le Sanhédrin était donc bien servi ! Nous verrons qu’il le fut trop bien. En tout, le manque de mesure est un mal : il a toujours perdu Israël ; ce furent les excès de Néron, acheté par le Pharisaïsme, qui perdirent l’héroïque petit peuple juif. Au début, quelque vernis de sagesse recouvrit le monstre. Burrhus et Senèque en eurent entreprise. Paradoxe ! Quelle que fût la vigueur d’âme chez l’un, la force de la pensée chez l’autre, ces deux « Stoïques » tentèrent vainement d’infuser sève de vertu dans le coeur de leur monstrueux élève. Par bonheur leur ascendant se maintint quelques années, sur le jeune débauché, devenu à dix-sept ans, maître absolu de l’Univers. — Empêchons-le de goûter au sang, disait Burrhus, la bête fauve une fois en éveil serait insatiable ! Quand elle eut goûté à celui de Britannicus, la bête fut intenable. Quand Néron eut tué sa mère, Sénèque se vit réduit à plaider la cause du parricide et Burrhus à le couvrir de sa bonne renommée. Burrhus, à qui l’usage du pouvoir militaire donnait plus de raideur, disparut le premier, en mars ou février 62 (Tacite, Annales, XIV ; Suétone, Néron, 35 ; id., Histoire, 1-72). Le bruit que Néron l’avait fait empoisonner s’accrédita dans Rome. Sa mort laissait libre un des postes les plus importants de l’Empire : le Commandement des troupes prétoriennes. Cette charge exercée par deux préfets égaux en autorité, lui avait été entièrement confiée. Néron s’empressa de la partager entre deux débauchés : créatures des neveux et des petits-fils d’Hérode qui fréquentaient le Palatin l’un, Sofonius Figellin, était depuis plusieurs années le « directeur » et l’associé de ses orgies. Vénal, dépravé, intelligent, il représentait ce prototype d’animal rasé à frais, de renard qui peuple nos actuels ministères. 2 — Sénèque compromis dans la conspiration de Pison fut condamné à s’ouvrir les veines. Sa femme voulut le suivre dans la mort. Guérie de ses blessures, elle végéta plus qu’elle ne vécut quelques années encore. Sénèque avait 64 ans quand il mourut. Tableau de Rubens à la pinacothèque de Munich. L’autre, Fenius Rufus, était un imbécile sans caractère. Les cohortes d’élite du Camp Prétorien de l’Avenue Nomentane subirent, frémissantes, un tel commandement. Quant à Poppée : la Poppéa Augusta de Rufus et d’Othon ce ne fut point dans le silence de la nuit, dans l’ombre mystérieuse d’une chambre écartée qu’elle vint à l’Empereur ! Ce fut au milieu d’une orgie que supportaient gravement Burrhus et Sénèque. Elle s’avança, couronnée de fleurs, telle une bête impudique dont on fait valoir la chair nue, au milieu des chants, aux vibrations des lyres, sous les lumières ! Les Synagogues poussaient leur Judith entre Néron et Octavie, la malheureuse soeur de Britannicus. Introduite dans la place, la Juive rêva du trône. Une humble et douce affranchie corinthienne, que saint Paul devait convertir : Acté se révélait fort influente sur Néron. Cette pureté morale portait ombrage à la fière et hautaine favorite. Elle parvint à rompre cette liaison qu’elle traitait de servile. Acté se réfugia dans les catacombes. Et l’intrigue du temple se poursuivit. Quoique délaissée Octavie tenait place d’épouse, et d’impératrice ! Pauvre épouse ! dont le deuil avait commencé le jour des noces et qui n’entra au Palais impérial que pour voir mourir empoisonnés son père et son frère ! Vainement, elle lutta contre la favorite. Loin de Rome, exilée dans l’île de Pandataire, elle vivait séparée du monde, attendant la mort. Autour d’elle, rien que des centurions et des légionnaires : cour terrible, aux regards incessamment tournés vers Rome et qui n’attendait qu’un ordre, un geste, un signe, pour nouer le lacet ou préparer le poison. Cette vie malheureuse, ignorée, tourmentait Poppée au milieu de ses splendeurs adultères et de son pouvoir sans bornes ! Octavie était populaire. Sa beauté, sa jeunesse, ses malheurs avaient touché les Romains. L’aristocratie et le peuple frémissaient de l’outrage infligé à la fille de Claude. C’est alors que la créature des Synagogues se révéla capable de dépasser Néron même, dans le crime. Provoquée par elle et ses amis, une courte sédition éclate dans Rome. Les manifestants demandent le retour d’Octavie, les statues de Poppée sont renversées, traînées au Tibre. Une troupe de gardes intervient, disperse à coups de fouets les « fauteurs de désordre », repêche les statues, replace les effigies de la favorite sur leur piédestal. Le soulèvement avait duré une heure et coûté 6 millions de sesterces. « C’était une affaire ». Les usuriers du Transtévère estimaient que ce n’était pas payé trop cher l’ascension de leur reine au Palatin. Poppée court à Naples où se trouve Néron. « Elle fuit, dit-elle, les assassins payés par Octavie... » Ses 500 ânesses ne la suivaient pas ! Mais, ravissante de frayeur, blanche comme le lait de ses bains, comédienne née, elle se jette aux pieds de l’impérial histrion. Une heure plus tard, Néron envoyait à Octavie l’ordre de se donner la mort. A douze ans de distance la scène fut celle de Blanche de France, étranglée par ordre de Pierre-le-Cruel, roi des Maures et des Juifs d’Espagne. En vain, la pauvre exilée crie pitié ! offre de se réduire au titre de veuve ou de soeur ; en vain invoque-t-elle le nom de Germanicus, leurs aïeux communs, celui même d’Agrippine. Tout est inutile. Les froids centurions n’obéissent qu’à l’ordre impérial ! Elle hésite, n’ose se frapper elle-même. Deux soldats lui lient les bras. On lui ouvre les veines, puis on lui coupe les artères, car le sang glacé par la peur, ne peut couler. Et, comme elle tarde à mourir, les sicaires de Néron étouffent la petite impératrice dans les vapeurs d’un bain bouillant... L’un des émissaires porta la tête d’Octavie à Poppée. La Juive posa cette tête sur ses genoux, lui ouvrit les paupières et enfonça dans les yeux qui conservaient des reflets d’épouvante, les épingles d’or qui retenaient sa chevelure. Les Juifs l’emportaient : ils avaient leur impératrice romaine (Pline, Histoire naturelle des animaux, XXVIII, 50). Jamais l’orgueil féminin, l’orgueil du corps, l’orgueil puéril et bestial de la chair féminine, jamais le femellisme ne furent poussés aussi loin que chez cette femme ! Chaque matin, cinquante esclaves prenaient soin de la « beauté » de cette putain de classe : dans ces monumentales baignoires de marbre rouge ou d’onyx, dont le musée du Vatican conserve les spécimens étonnants, le lait d’ânesse était versé, chaud pour le bain de Poppéa Augusta, jusqu’à pleins bords. « Fière d’une beauté qui lui valait l’Empire, elle n’épargnait rien pour en soutenir l’éclat, jusqu’à traîner partout cinq cents ânesses afin de se baigner dans leur lait » (Suétone, Néron, 35 et Tacite, Annales) Le jour où le grand miroir de bronze poli lui révéla que de tels soins étaient inutiles et que les fards flétrissaient son teint, elle souhaita mourir ! Vanité folle, qui trahit autant d’orgueil que de cruauté ! Mais quels que fussent les désordres qui l’entouraient, elle veillait à ne point s’avilir et se compromettre. Elle gardait la tête froide, pour mieux servir les Juifs puissants du Champ de Mars, les descendants d’Hérode et la famille d’Agrippa qui l’avaient poussée jusqu’au trône. Femme habile, qui, par certains côtés, fait néanmoins honneur à Israël, elle usait souvent des ornements de la modestie. Si elle poussait la recherche du luxe jusqu’à ferrer d’or ses mules favorites, elle paraissait rarement en public et toujours à demi-voilée comme ses soeurs d’Orient. Une fastueuse élégance, les dons de l’esprit, un accueil aimable, achevaient de déguiser la courtisane juive, sous les traits de la patricienne la plus séduisante et la plus racée. Néron s’attacha de coeur à cette femme. Ce fut la seule qu’il aima. Aussi, quand d’un coup de pied dans le ventre, il eut blessé à mort Poppée enceinte, ses regrets furent tels qu’il recherchait son image dans les yeux de toutes les victimes de son brutal amour (Tacite-Josèphe). Il est indéniable que le Palatin soit devenu, sous Poppée, la seconde « Antonia » du Temple, la Synagogue des Synagogues ! En dehors des affaires de hautes brocantes et de fournitures aux armées qui amenaient le Champ de Mars au Palais, Poppée sut retenir les Patriciennes que l’ambition ou les mystères de l’Orient attiraient chez elle. Sur le chapitre de la superstition romaine des livres entiers sont à écrire ! Les devins de la Palestine, les sorciers Iduméens, les prophètes de Judée, la sibylle d’Israël ne quittaient plus les appartements de la favorite. Le « Tout-Rome de l’élite ? et du bon ton » rêvant d’au-delà, de lumière, de paix, de félicités immatérielles et creuses, montait vers Augusta Poppéa pour connaître le secret des Dieux. Mais, à enté de ces bateleurs (Tacite, Annales, XVI, 6) hystériques ou trafiquants de la superstition, Cagliostro de tous les règnes, se trouvaient de graves et sages conseillers qui continuaient d’initier Poppée aux lois du Mosaïsme et à leurs fins. Dévote au Dieu du Temple, dévouée à ceux de sa race et de sa religion, elle le demeura jusqu’à la tombe. Son corps, au lieu d’être brûlé, selon la coutume romaine, fut embaumé comme chez les Juifs. Elle mourut fidèle au Mosaïsme et aux ambitions d’Israël. Ceci en dit long sur le rôle qu’elle était chargée de jouer près de César. ...

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