Auteur : Brunner John Kilian Houston
Ouvrage : La planète Folie
Année : 1968
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Un rêve… Accablé par la présence de cette lune balafrée, terrible et réprobatrice, au milieu du silence hystérique de la nuit, Dennis Malone s’agitait sur son lit sans parvenir à se réveiller, luttant en vain pour briser les chaînes de sa fatigue. Installé tout au sommet d’un pic colossal, surplombant d’une infinité d’années-lumière un abîme sans fond, il se trouvait être la cible d’un jeu de massacre où des balles grandes comme la lune tombaient dru comme la grêle, entaillées par une bouche accusatrice, annonciatrice de catastrophes – et parfois la bouche s’ouvrait pour dessiner les traits d’un Jéhovah vengeur, répandant sa malédiction sur lui et toute sa descendance. Les distances interstellaires sont les règles de quarantaine divines. Finalement, l’angoisse libérée par l’activité désespérée de son cortex envoya un long trait de douleur dans sa moelle épinière. Il s’éveilla en sursaut, tel un crapaud aiguillonné par un tisonnier brûlant. Ses paupières se mirent à battre et restèrent toutes grandes ouvertes. Pour empêcher la lumière de la lune d’entrer, il avait fermé la porte à fond et tiré les volets sur la fenêtre sans vitres. Une faible lueur pénétrait cependant par les volets de ventilation disposés sous les gouttières et son regard avide cherchait à retrouver des formes, la silhouette d’un mobilier familier. Mais celui-ci était trop loin de lui, de l’autre côté du plancher, véritable lac de ténèbres, et il aurait pu tout aussi bien errer dans l’espace où le vide prive de toute perspective. Il retint un gémissement. Rassuré par le contact de son corps et du matelas, il parvint à acquérir suffisamment de maîtrise pour poser ses pieds sur le sol et s’empêcher de penser que les planches lisses qui le constituaient avaient été taillées dans une plante ressemblant davantage à une pustule végétale qu’à un honnête arbre. Enfin… c’était tout de même du bois. Les frissons d’horreur qu’il avait rapportés de son cauchemar s’apaisaient peu à peu. Sa respiration se fit plus régulière, de même que le rythme de son coeur. Il ne servait à rien de tenter d’allumer la lumière – le courant était coupé à minuit afin de préserver les irremplaçables générateurs. Il lui faudrait traverser toute la pièce pour ouvrir les volets. Et alors, il verrait – Assez ! Il trembla à nouveau mais fut soulagé de constater qu’il ne s’agissait que d’un léger frisson. Il s’était couché nu, comme à son habitude, et pendant son sommeil une brise s’était levée de la mer. À tâtons, il retrouva ses vêtements qu’il avait portés le jour précédent ; il les enfila puis glissa ses pieds à l’intérieur de ses chaussures. ...
Demolins Edmond - Saint Louis
Auteur : Demolins Edmond Ouvrage : Saint Louis Année : 19881 Lien de téléchargement :...