Bocher de Tregor Alain - Un chevalier sans visage Tome 1


Auteur : Bocher de Tregor Alain
Ouvrage : Un chevalier sans visage Tome 1 Enguerrand
Année : 2004

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Litez, année 532 - De toutes les façons, rien ni personne ne se mettra sur ma route ! - Crois-tu ? Je te l’interdis une fois pour toutes. Je suis ta mère et c’est un ordre. Tu n’iras pas au camp d’Arthur ! - Mais maman, je dois y aller et devenir chevalier ! On m’a dit qu’il y avait cent cinquante-trois places à pourvoir, j’irai donc, même si je ne suis que le cent cinquante-quatrième. Qu’importe d’ailleurs le rang que j’occuperai. Je serai le meilleur et tu seras fière de moi. - As-tu pensé à tes deux petits frères ? Et à tes soeurs ? Tu dois m’aider à les élever, ton père n’étant plus de ce monde. - C’est bien pour cela que je dois aller au camp d’Arthur ! - Peut-être, et pourtant tu n’iras pas ! Tu as ici un bon travail. Reprends la forge de ton père. Le village compte sur toi et personne ne s’est proposé à reprendre cette forge qui rayonnait de son vivant dans toute la comté. Non, tu n’iras pas ! Un point c’est tout ! - La forge ne m’intéresse pas ! - Enguerrand Fer, prépare-toi pour aller à la vente de Commana. C’est ce que tu as de mieux à faire… La cuisine du manoir était la pièce à vivre où se tenaient toutes les conversations, tous les événements de la maisonnée. Elle n’avait ni splendeur ni pauvreté ! C’était la cuisine, avec ses bouquets de simples accrochés tête en bas afin de mieux sécher. Avec ses casseroles de cuivre ternies par le feu de la cuisinière calée d’un éclat de bûche, avec sa table de hêtre, massive, usée de sept emplacements. C’était également la pièce à dormir, avec tous ses lits clos alignés tout le long des murs blanchis à la chaux. Ils n’étaient pas pauvres, ceux qui s’asseyaient autour de la table. Ils n’étaient pas riches non plus ces héritiers d’un titre de marquis dont le père avait assumé la charge sans pour autant en retirer de bénéfices si ce n’est la jalousie mêlée de considération. Il lui avait fallu, comme cela arrivait bien souvent chez ces petits nobliaux des contrées reculées, exercer un métier manuel et lucratif pour pouvoir nourrir ses enfants, ce qu’il était fort bien arrivé à faire vu son don inné du fer et du cuivre comme nombre de ses compatriotes de cette région des Monts d’Arrez, terre de minerai et de pierres que certains qualifient de précieuses. C’est là que ses ancêtres avaient fait souche, eux, spécialistes des pierres et connaisseurs de ce que la terre renfermait. Ils étaient venus du fin fond de l’Europe de l’est et s’étaient complètement intégrés à cette population si rustre, si fruste aussi et tellement attachante. Ses ancêtres avaient vite oublié leur parler tellement guttural des pays d’Europe centrale, pour le langage plus chantant de ce coin de montagne, et l’avaient transmis tout naturellement à leurs enfants et petits-enfants qui étaient devenus d’authentiques Bretons fiers de leurs racines et fiers de leur pays qui les avaient accueillis les bras grands ouverts. Il y avait déjà deux mois que le feu s’était éteint et que le soufflet ne respirait plus. Ç’avait pourtant été la fierté de son père et la fascination de son enfance ! Mais à présent les pinces et les masses dormaient, posées près de l’enclume et sur la table de dressage. Les gabarits étaient là, inutiles et encore salis sur leur tranche de la craie des tracés. Tout était silencieux dans la forge et, dans un coin, étaient entassées roues et épées, et aussi fers et outils agraires au milieu des éléments de cuirasses de tournoi ornés de cuivre et parfois de quelques pierres qui, disait-on, protégeaient le porteur de l’armure. Il n’était pas certain de cela et pourtant il voulait croire à cette magie venue d’un mystérieux monde glacé. Une lumière tamisée se reflétait, depuis la lucarne ternie par les vapeurs s’étant élevées durant toutes ces années d’activité, dans l’eau ferrée où nageaient encore quelques feuilles de menthe pouillot et d’ortie. Le tas de charbon de bois était prêt à se consumer à nouveau pour faire revivre cet atelier délaissé. ...

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