Politzer Georges - Principes élémentaires de philosophie


Auteur : Politzer Georges
Ouvrage : Principes élémentaires de philosophie
Année : 1935-1936

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Biographie de Georges Politzer. On l'a souvent dit : Georges Politzer, c'est avant tout le Rire. Le Rire de défi, non pas du rebelle, mais du révolutionnaire, non pas de l'anarchiste, mais du marxiste, qui se gausse des efforts du vieux monde pour échapper à la condamnation de l'histoire. Le Rire vainqueur jusque dans les chaînes, face à Pucheu et aux tortionnaires de la Gestapo, le Rire vainqueur face au peloton d'exécution... Georges Politzer était né en 1903. Il avait vu le jour dans une petite ville du nord de la Hongrie, Navyvarod ; mais, à 17 ans, il avait dû quitter ce pays tombé au pouvoir de la réaction, et qui persécutait son père. Il avait opté pour la France, et par choix de l'intelligence et du coeur, il était Français de la tête aux pieds. Nul n'a mieux parlé que lui des gloires de l'esprit français. Au foyer paternel, c'est en lisant Voltaire et Diderot qu'il avait appris notre langue, et au Quartier Latin, il ne mit que cinq ans pour conquérir tous ses titres, jusqu'à l'agrégation de philosophie. Georges Politzer avait en lui l'étoffe d'un philosophe de génie, tout comme son ami et compagnon de supplice Jacques Solomon était un spécialiste hors ligne de la physique théorique. Politzer a certes évolué, depuis qu'en 1926 il se débattait encore avec une certaine forme de pensée idéaliste. Il a lutté, il a progressé en suant d'ahan. Et au bout du chemin, c'est le marxisme qu'il a rencontré. Quand au début des années 30, l'Université ouvrière de Paris eut été fondée dans les vieux locaux de l'avenue Mathurin-Moreau, elle eut un grand nombre de professeurs remarquables et même illustres, mais aucun cours n'enthousiasmait les élèves, ouvriers, employés et intellectuels, autant que le cours de Georges Politzer sur le matérialisme dialectique. Les problèmes les plus difficiles devenaient grâce à lui clairs et simples, sans jamais perdre leur statut philosophique, leur dignité théorique, et une ironie impitoyable mettait à nu l'inconsistance des points de vue des adversaires. Disciple de Marx et de Lénine, Politzer était à la fois un polémiste redoutable et un penseur d'une culture et d'une compétence inattaquables. Aujourd'hui, le marxisme a conquis droit de cité à l'Université, Marx et Lénine sont au programme des concours. De gros ouvrages universitaires sont consacrés à la philosophie soviétique. Mais il y a quarante ans, il en allait tout autrement : Auguste Cornu faisait figure de pionnier, voire d'enfant perdu, en soutenant en Sorbonne une thèse sur la formation des idées du jeune Marx. Les travaux et les exposés philosophiques de Georges Politzer ont représenté en France, avec les recherches d'Auguste Cornu, la première tentative importante d'éclairer les questions centrales de la philosophie à la lumière du matérialisme dialectique. Il est difficile de faire comprendre quel vent salubre balaya tout à coup les miasmes des marécages académiques quand, en 1929, le philosophe à cheveux roux, semblable à quelque jeune dieu auréolé d'un feu purificateur, lança tout à coup son brûlot contre la pensée idéaliste officielle : « La fin d'une parade philosophique : le bergsonisme. » Jusqu'à la guerre, Politzer allait continuer la polémique victorieuse contre tous les adversaires du marxisme, qui à ses yeux se confondait avec le rationalisme moderne, et simultanément assumer avec éclat la défense des traditions progressistes de l'histoire française de la philosophie, à commencer par la grande tradition de Descartes. Politzer s'intéressait vivement aux problèmes de psychologie. On lui doit la tentative de créer une psychologie nouvelle, qu'il nommait « concrète », par opposition à la psychologie idéaliste traditionnelle. Au début, il subissait dans une certaine mesure l'influence de la méthode psychanalytique de Freud, qui le séduisait par sa tendance à étudier l'homme vivant tout entier, et non les fonctions psychologiques prises à part. Mais bientôt, dès 1928, il comprit ce qu'il y avait de contestable dans le freudisme et il s'en sépara dans sa Critique des fondements de la psychologie. L'effort de Politzer pour souligner la valeur sociale de la personnalité garantit la durée à son oeuvre de psychologue. Il avait enseigné au lycée de Cherbourg, puis à Evreux, enfin au lycée de Saint-Maur. En même temps, il avait créé et il dirigeait — avec tant de passion que souvent il y passait toute la nuit — le Centre de documentation du Parti communiste français. Il devient économiste. Ses chroniques de l'Humanité sont lues par un public toujours plus vaste. Le journalisme l'attire. Celui qui écrit ces lignes le sait bien, car il se rappelle avec quel joyeux empressement, entre 1937 et 1939, Georges Politzer venait parfois le remplacer pour quelques jours au poste de rédacteur en chef du quotidien communiste. Maurice Thorez se prend d'affection pour ce militant exceptionnel. Arrive la drôle de guerre. Mobilisé à Paris, à l'Ecole militaire, Politzer reste aux côtés de la direction clandestine du Parti communiste. Le 6 juin 1940, c'est lui qui transmet à de Monzie, agissant au nom du gouvernement, les propositions historiques du Parti communiste pour l'organisation de la défense de Paris par l'appel au peuple. Avec son admirable compagne, Maïe Politzer, qui devait disparaître dans l'horreur des camps nazis, Politzer fut de 1940 à 1942 l'âme de la Résistance universitaire. C'est peu de dire qu'il montra toujours un courage à toute épreuve : il faudrait parler de son étonnant sang-froid, de sa crânerie superbe. Dès sa démobilisation en juillet 1940, Politzer prépare avec Jacques Solomon et Daniel Decourdemanche l'édition d'un bulletin clandestin s'adressant aux membres de l'enseignement secondaire et supérieur. Tout de suite après l'arrestation de Paul Langevin par la Gestapo au mois d'octobre sort le n°1 de L'Université libre. Le journal relate l'emprisonnement de l'illustre physicien et les autres exactions commises par l'envahisseur fasciste; il ajoute : Au travers de tous ces événements, l'Université s'est ressaisie ; elle s'est forgée une unanimité de pensée, de volonté, comme jamais dans son histoire pourtant glorieuse. Elle est unanime dans sa volonté de continuer, envers et contre tous, la grande tradition de culture dans la liberté qui fut et qui reste celle de l'Université française. Désormais, L'Université libre ne cessera plus le combat contre l'ingérence de l'ennemi dans les affaires de l'Université, contre les arrestations d'enseignants israélites et d'étudiants, contre la modification rétrograde des programmes, contre la prétendue « révolution nationale » qui n'est qu'une entreprise de réaction au service de l'impérialisme nazi. Le journal anime sans crainte la résistance à l'ennemi dans les lycées et dans l'enseignement supérieur. La collection de L'Université libre en 1940-1941 est le plus éclatant témoignage de la participation des communistes au combat libérateur dès les débuts de l'occupation. Il sort exactement huit numéros du journal avant janvier 1941, vingt numéros avant juin. Quand l'agression hitlérienne contre l'Union soviétique se produit, le n° 22 de L'Université libre, datée du 1er juillet 1941, sous le titre « Le tombeau de Hitler », annonce la victoire certaine de « l'armée unie d'un peuple uni », de « l'armée nouvelle d'une société nouvelle ». Dès mars 1941 a circulé dans les milieux patriotes un pamphlet antinazi d'une vigueur et d'un mordant exceptionnels. Il se présentait sans nom d'auteur, mais le style en était reconnu de tout le monde. Chacun savait que Révolution et contre-révolution au XXe siècle était l'oeuvre de Politzer. La brochure, imprimée en janvier-février, avait quarante-cinq pages. C'était une éclatante réplique au discours que le Reichsleiter Rosenberg avait prononcé à la Chambre des députés, à la fin de novembre 1940, pour un « règlement de comptes avec les idées de 1789 » et qui avait paru sous le titre : Sang et or, ou l'Or vaincu par le sang. Politzer y démontrait que la démocratie n'était pas morte, qu'elle n'avait pas été enterrée par les victoires de Hitler. Il précisait que le caractère étriqué et la corruption de la démocratie bourgeoise sont imputables au capitalisme, tandis que le renversement du capitalisme et la réalisation du socialisme permettent la démocratie véritable : A la vérité, écrivait-il, il n'y a pas de puissance au monde qui puisse faire oublier la science et la raison, sauvegardées et protégées par l'Union soviétique, qui crée la civilisation exempte de barbarie, la civilisation socialiste. ...

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