Delay Jacques - Droit dans le mur


Auteur : Delay Jacques
Ouvrage : Droit dans le mur Essai sur l’« exception française »
Année : 2011

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Prologue. Sur un thème aussi sensible, je ne pouvais manquer de heurter bien des opinions et même blesser certains amours-propres. Ne serait-ce pas la rançon d’une pensée libre ? Une pensée éclairée par une lecture différente de faits historiques, sans malveillance envers quiconque ni esprit partisan. Pour aboutir objectivement à la peinture d’une réalité désespérante. Celle d’un immense gâchis dont le déclenchement coïncide avec la naissance d’une idéologie funeste il y a de cela deux cent vingt ans. Avant-propos. « Une nation qui se paie de grands mots et qui a la velléité de grandes choses avec les petites passions et la parcimonie des épiciers. » Bugeaud. Je dois à E. Balladur le déclic qui m’incita à formuler ma version de cette exception française qu’il glorifia si imprudemment dans son discours d’investiture en avril 1993. Certes, la France est belle, grande, riche et généreuse comme il le proclama. Mais elle pourrait aussi être forte, sans la lâcheté de ses responsables politiques et l’inconscience de ceux qui les élisent. Il y a plus de vérité dans le cliché du béret – baguette – saucisson – gros rouge, que dans le tableau idyllique qu’en dépeignent les chantres de notre République, cache-sexes de nos maladies honteuses. L’« Exception » française, l’authentique, il fallait la chercher ailleurs. C’est ce trésor inépuisable des singularités les plus typiques de l’homo gallicus que nous tenterons de découvrir ensemble. Miroir fidèle des tempéraments nationaux, c’est à l’histoire « revue et corrigée » que je demanderai d’éclairer cette exploration. Et la nôtre est particulièrement fertile en évènements tragiques et turbulences précisément imputables au particularisme – pour ne pas dire à la fantaisie de ses acteurs. La fluidité du texte en souffrira, tant celle-ci ouvre de pistes à l’investigation de ses effets dévastateurs sur la santé de notre pays et de son rayonnement. Le lecteur n’en sera pas perdu pour autant, s’il se saisit du fil d’Ariane jeté dès les premières pages, pour le guider tout au long d’un parcours sinueux vers le dénouement désastreux de la mésaventure révolutionnaire. Attendez-vous à une vision iconoclaste des avatars de ces soixante dix dernières années dont la France parait ne pas vouloir se relever. Ne vous étonnez pas non plus de la déposition du témoin d’une tranche de cette histoire élevé à l’ancienne école de la République. La pensée y était encore libre. Une époque aussi où l’Empire était encore debout. Celle d’un modèle de colonisation bienfaitrice et civilisatrice dont le rôle globalement positif n’est contesté que par l’histoire revisitée des intégristes de l’idéologie « fratriote ». Ceux-ci ne la voient pas telle qu’elle l’a été, en consonance avec le contexte du moment, mais telle qu’ils l’eurent souhaitée, vue à travers le prisme déformant de leur angélisme. J’ai eu le bonheur et la fierté de vivre cette époque, celle d’une communauté francophone en plein épanouissement dans les années trente. Un empire comme on l’appelait sans rougir. Et j’ai vécu aussi les événements précurseurs de sa dislocation. Tout allait bien de Casablanca à Tunis et Libreville, quand survint la déchirure du front populaire. Et dans son sillage, l’énorme onde de choc de 1940 qui ébranla tout ce que nous avions construit patiemment outre Méditerranée. J’ai eu certes le privilège de pouvoir admirer sur place ce que la France peut être fière d’y avoir fait, mais c’est une tristesse d’autant plus forte que j’ai éprouvée à mesurer ce qu’elle y avait abandonné. D’où une vision bien différente de ce que, pour des raisons dont l’origine remonte deux cents ans plus tôt dans notre histoire, l’école, les médias et les barons de notre république s’évertuent à déformer grossièrement. Dans le cortège sans fin de nos exceptions, il y a en bonne place cette improvisation constitutionnelle qu’on dirait avoir été conçue pour gripper la machine de l’Etat. Ce système extravagant, nos juristes ne l’ont pas inventé. Ce sont les leaders politiques qui l’ont voulu par accord tacite. La cohabitation. La gauche et la droite se mettant en ménage à plusieurs reprises en seize ans (20.03.86 / 10.05.88) – (29.03.93 / 10.05.95) – (02.06.97 – 2002) Un accouplement aussi fécond que celui d’une carpe et d’un lapin. Spectacle consternant d’une sorte d’excroissance maligne que notre démocratie chancelante s’est montrée incapable de soigner. Un mal qui remonte à la rage d’une révolution qui a mal tourné. Un changement radical qu’elle a opéré dans le comportement et l’état d’esprit des Français. Déflagration contestataire de l’ordre établi dont l’onde de choc poursuivit à travers le monde et jusqu’à nos jours son oeuvre déstabilisatrice. Un souffle enflammé qui alluma sur son passage une succession ininterrompue de révoltes, révolutions et guerres civiles ; de guerres devenues nationales (guerres napoléoniennes, guerre de 1870) ; guerres dégénérant en conflits mondiaux (14-18 et 40-45), le dernier débouchant sur une libération avortée. L’occasion unique mais ratée du grand chef magnanime que l’on espérait revenu en France pour réconcilier ses concitoyens… Alors qu’il s’empressa aussitôt de régler ses comptes personnels, en laissant le champ libre aux milices rouges de régler les leurs avec les Français. A son débit également, le privilège indu qu’il concéda aux revenants de la IIIe République de réintégrer leurs fromages en toute impunité. L’« Exception » française, c’est la somme des stigmates hérités de deux siècles d’une dérive historique ininterrompue. Je me suis attaché à en décrire les ravages sur l’état de la nation. En soulignant la terrible responsabilité de nos élites, classe politique en tête, dans la décomposition et la perversion de notre société. Cet ouvrage ayant été écrit dans les années 93-97, je n’ai pu résister à la tentation de le rééditer tant il démontre la modération du diagnostic de nos pathologies quinze ans plus tôt. Avertissement. Sans doute serez-vous surpris par mon choix de procéder à des renvois en fin de page plutôt qu’en annexe, par des regroupements en fin de livre. Il s’explique par un souci d’intégrer les explications complémentaires au texte, « en temps réel ». Ce qui pour autant ne contraint nullement le lecteur à s’attarder. ...

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