Virion Pierre - "Le Christ qui est Roi de France"


Auteur : Virion Pierre
Ouvrage : "Le Christ qui est Roi de France" (saint Pie X)
Année : 1949

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AVANT-PROPOS. Une des plus notables affirmations de l’histoire, c’est que les peuples ne se donnent eux-mêmes ni constitution ni gouvernement. Malgré les apparences parfois contraires, un prince vient toujours à point, au moment - où une certaine conjoncture rend plausible sa souveraineté ; une constitution, fut-elle l’objet d’un vote unanime, a toujours des initiateurs et surgit en des circonstances où l’on découvre que le peuple n’a ni l’entière disposition de sa liberté, ni le loisir de la réflexion. «Ce qui est sûr, dit Joseph de Maistre, c’est que la constitution écrite des peuples n’est jamais le résultat d’une délibération». Encore nous plaçons-nous ici dans l’hypothèse la plus favorable. Que dire des changements de régime provoqués par coup d’état ou révolution ! Imagine-t-on, dans ces entreprises, la part prépondérante de quelques meneurs, d’une faction, d’un complot, de toute la machinerie montée derrière l’acte ostensible d’une masse plutôt révolutionnée que dressée de son propre mouvement ? L’histoire sérieusement méditée nous induira toujours à cette conclusion : un peuple reçoit ses maîtres plus qu’il ne les choisit. La Révolution française en est pour nous l’exemple le plus classique. Affirmer, quand trois cents émeutiers à gage suffisaient pour prendre la Bastille, que la France entière s’est débarrassée de son roi, représenté comme un tyran, pour se donner une constitution libre, est une ironie amère ou une fable éculée. Jamais encore le bon peuple de saint Louis et d’Henri IV n’avait été aussi malmené qu’il le fut alors par d’infimes minorités préparant de longue main ou conduisant les différents actes du drame dont le dernier l’étouffa sous la Terreur. Mais si l’on voulait aussi se pencher sur l’origine des gouvernements qui, par la suite, présidèrent à ses destinées, on n’en trouverait pas un qui ne lui ait été imposé par la force ou la mauvaise foi et, le plus souvent, par les deux ensemble. Le Premier Empire ne résulte pas du seul vouloir d’un général heureux ; il y avait derrière Bonaparte, pour le pousser à jeter à bas un régime déjà chancelant et désormais inutile à leurs propres intérêts, tout un essaim de conventionnels, régicides pour la plupart, apeurés par la réaction et avides de conserver, à travers les vicissitudes de la politique, des avantages acquis par l’astuce et le crime. Le Second Empire, lui aussi, fut fondé sur le coup de force, après l’éviction des adversaires et sur les fallacieuses promesses d’un état-major politique uni dans le Carbonarisme. Quant aux quatre républiques réputées par la fausse histoire et la propagande quotidienne pour des régimes répondant aux voeux librement exprimés par la nation, il n’en est pas une seule dont la naissance n’ait eu d’autre cause que la conjuration et l’illégalité. L’histoire, mais l’histoire impartiale, l’atteste. La première ne fut pas votée par la Convention : il lui manquait six voix ; on la proclama quand même par un tour de passepasse parlementaire le 21 septembre 1792. Il en fut de même pour la seconde décrétée à la Chambre par quelques braillards sous la menace d’un petit groupe d’insurgés et constituée à l’Hôtel de Ville en dehors de toute consultation populaire. La troisième fut proclamée d’abord par quelques milliers d’émeutiers parisiens, puis votée plus tard par une assemblée élue pour conclure la paix avec l’Allemagne et non pas, le décret de convocation en fait foi, pour élaborer et adopter une Constitution, le tout avec la complicité de l’ennemi : la correspondance de Bismarck en donne la preuve. Doublement illégale, elle ne l’est pas plus que la quatrième établie sur un mensonge : la prétendue fuite volontaire du chef de l’Etat français traîné en captivité par les Allemands et sur une sorte de plébiscite ordonné par un gouvernement sans titre, à l’encontre des dispositions constitutionnelles antérieures non abolies et où à peine trente-cinq pour cent des électeurs votèrent «oui», la majorité, par son abstention ou son vote négatif, ayant manifesté sa lassitude et sa réprobation. Annonçant quatre ans à l’avance les révolutions de 1848, Disraeli disait : «Le monde est mené par de tous autres personnages que ne se l’imaginent ceux dont l’oeil ne plonge pas dans les coulisses».Rathenau, qui fut un moment le maître économique de l’Allemagne après la guerre de 1914, écrivait déjà vers 1908 «Trois cents hommes qui, tous, se connaissent et se cherchent des successeurs dans leur entourage, dirigent les destinées économiques du monde».Si nous voulions recourir aux exemples des nations étrangères, nous pourrions, en effet, faire les mêmes constatations. Le 25 décembre 1907, une publication française se faisait l’écho des bruits les plus pessimistes sur le sort du roi Don Carlos : cinq semaines après il était assassiné et l’on proclamait au Portugal une république longtemps préparée. En 1912, une autre annonçait le meurtre de l’héritier du trône d’Autriche qui, deux ans plus tard, déchaînait la guerre au déclin de laquelle devait s’écrouler la monarchie des Habsbourg. En 1931, le Figaro et, en 1935, Mauricio Karl, dénonçaient les menées maçonniques en faveur de la révolution espagnole qui détrôna Alphonse XIII. Ainsi, ce que notre propre histoire nous enseigne comme une constante, ce que celle des autres pays nous présente omme un fait universel, c’est que jamais les peuples ne sont pleinement maîtres d’eux-mêmes. «Une des grandes erreurs de ce siècle, écrit encore Joseph de Maistre, c’est de croire que la constitution civile des peuples est une oeuvre purement humaine». On peut en dire autant des événements qui les conduisent. Gouvernés bien ou mal, ils ne se dégagent pas, quoi qu’on pense et malgré leurs volontés contraires, d’une puissance supérieure qui, se tenant au-dessus des nations, leur impose le maître qui les perd ou qui les sauve. La conclusion du «Discours sur l’Histoire Universelle» n’est une oeuvre d’art que parce qu’elle atteint au plus haut point du Vrai : «Dieu tient du plus haut des cieux les rênes de tous les royaumes... Il connaît la sagesse humaine, toujours courte par quelque endroit ; Il l’éclaire, Il étend ses vues et puis Il l’abandonne à ses propres ignorances ; Il l’aveugle, Il la précipite, Il la confond par elle-même... Dieu exerce par ce moyen Ses redoutables jugements selon les règles de Sa justice toujours infaillible». ...

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