Auteur : Audemar Jean
Ouvrage : Les maîtres de la mer, de la houille et du pétrole L'impérialisme anglo-saxon
Année : 1923
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La lutte pour l'existence, pour le pouvoir, pour la prépondérance enfin, paraît être, en effet, la loi profonde à laquelle obéit, instinctivement, la Vie. Or, qu'est-ce que l'impérialisme, sinon une politique d'expansion, d'annexions, ouvertement violente 'ou d'apparence pacifique et tendant, précisément, à l'exercice d'une domination de plus en plus étendue ? Ce noble vocable n'exprime pas autre chose qu'une nécessité primordiale et essentielle de notre nature. Sa nouveauté dissimule mal un besoin de toujours : l'existence dans tout organisme vigoureux d'une irrésistible volonté d'expansion. « Etre, c'est lutter, vivre c'est vaincre », a écrit M. Le Dantec, ou bien encore « La vie est une lutte. La guerre est la fonction la plus naturelle de l'être vivant », et pour William James, «L'évolution ancestrale a fait de nous des guerriers en puissance. » Les instincts de conquête des nations impérialistes, c'est-à-dire des nations fortes, se sont inlassablement affrontés au cours des siècles, s'exaltant tour à tour dans la victoire, ou bien s'assoupissant sous les ruines. L'Impérialisme anglais emplit de troubles notre moyen âge. La fin du XVe siècle et le XVIe virent le triomphe des Impérialismes espagnol et portugais : c'est en 1493 que, par la Bulle Inter Caetera, le Pape Alexandre VI partageait le monde en deux parties, dont l'une composée de l'Afrique et de l'Asie, fut attribuée aux Portugais, et dont l'autre, faite d'un lambeau du Pacifique et du Nouveau-Monde, devint l'apanage de l'Espagne. C'est au cours des XVIIe et XVIIIe siècles que l'lmpérialisme français remporta ses principales victoires ; le début du XIXe siècle marqua les progrès décisifs de l'Impérialisme anglais régnant sur les mers et sur un immense empire colonial, et sa seconde moitié l'épanouissement de l'Impérialisme allemand, en lutte ouverte,après les triomphes militaires sur le Danemark, sur l'Autriche et sur nous-mêmes, contre les peuples anglo-saxons. Il semble donc également inopérant de vitupérer l'impérialisme d'un peuple ou l'impérialisme du chêne privant du soleil et des sucs indispensables à la vie, l'arbuste s'étiolant, chélif, parmi ses puissantes racines. Aussi, croyons-nous vrai de dire que l'impérialisme est beaucoup moins la mise en action d'une certaine doctrine politique par un gouvernement fort, que la manifestation brutale de la force d'expansion inces samment accumulée au sein d'un peuple plein de vitalité. «L'Empire britannique, selon Wells, a été formé par toutes sortes de moyens bizarres ou irréguliers, par des Compagnies marchandes, des pionniers, des explorateurs, des marins sans mandat, des aventuriers comme Clive, des excentriques comme Gordon, des invalides comme Rhodes. Il s'est fait en l'absence de toute autorité et de tout fonctionnarisme. Les dirigeants de la Grande-Bretagne ne l'ont jamais conçu ; il s'est constitué presque en dépit d'eux ... Leur principale contribution à son histoire a été la perte des Etats-Unis. » Cette opinion est beaucoup moins paradoxale qu'elle ne le paraît de prime abord, et c'est dans le même sens qu'Albert Sorel, dans son ouvrage L'Europe et la Révolution française, a écrit : « Ce qu'on nomme impérialisme, naît d'une génération nécessaire, partout où fermente, avec le sentiment de la souveraineté, l'orgueil populaire. » ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
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