Ayroles Jean-Baptiste-Joseph - La vraie constitution de l'Eglise défendue par la bienheureuse pucelle contre ses bourreaux


Auteur : Ayroles Jean-Baptiste-Joseph
Ouvrage : La vraie constitution de l'Eglise défendue par la bienheureuse pucelle contre ses bourreaux
Année : 1910

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L'Ecole rationaliste, à la suite de Michelet, a fait de la Bienheureuse une révoltée contre l'Eglise, et une adepte du sens privé. - C'était, ainsi que l'observait le protestant M. Cherbuliez (Revue des Deux Mondes, 1er août 1890), prendre à son compte la sentence de Cauchon, qui condamna la Libératrice comme schismatique et hérétique. L'accusation, souverainement injurieuse à la fille de Dieu et de l'Eglise, est diamétralement opposée à la vérité des faits. Loin d'être rebelle à l'Eglise, la Bienheureuse en a défendu la vraie constitution à l'encontre de ses tortionnaires, qui la renversaient, et, à la faveur de la fausse idée qu'ils s'en faisaient, ont tendu à l'accusée le plus inextricable des pièges. L'Université de Paris, a-t-il été établi1, se disait l'Eglise. Le reste de la catholicité n'avait qu'à accepter ses décisions et à les mettre à exécution. Demander à l'inculpée de se soumettre à l'Eglise, c'était donc lui demander d'accepter la sentence si violente que l'Alma Mater avait portée sur elle, notamment dans les lettres si outrageantes par lesquelles elle sommait Jean de Luxembourg et le duc de Bourgogne d'avoir à livrer aux juges de la foi un femme chargée de méfaits innumérables. Depuis lors elle n'avait cessé de poursuivre la mise en jugement, allant jusqu'à faire des reproches véhéments à Cauchon et au roi d'Angleterre pour leur lenteur à ouvrir le procès. Décliner cette autorité, c'était être rebelle à l'Eglise, et courir à une condamnation pour révolte contre l'Eglise. Comment dissiper l'équivoque ? Engager, sur la constitution de l'Eglise, une discussion ouverte, avec des maîtres si infatués de leur savoir ? L'innocente et ignorante enfant en était de tout point incapable. L'entreprendre et vouloir donner une leçon de théologie à de pareils maîtres, eût été un pédantisme que la postérité elle-même aurait eu de la peine à lui pardonner. Cela n'aurait abouti qu'à une condamnation plus prompte. La villageoise n'aurait pas été plus épargnée que l'archevêque de Reims et les chefs des Ordres religieux dont l'Université avait demandé et obtenu du malheureux Charles VI la poursuite, parce qu'ils refusaient, contre la décision de l'Université, de se soustraire une seconde fois à l'autorité du pseudo-Benoît XIII (Voir L’Université au temps de Jeanne d'Arc, p. 37). Les Pharisiens de Jérusalem chassèrent de la synagogue l'aveugle-né en lui disant : «Tu es né tout entier dans le péché, et tu veux nous enseigner ?» (Jean., X. 34) Les Pharisiens de Rouen, ou plus exactement. de Paris, auraient fait et firent pire : ils livrèrent au bras séculier comme rebelle à l'Eglise celle qui refusa de reconnaître l'Eglise dans leurs personnes. Ce n'est pas qu'elle leur ait jamais dit : Vous n'êtes pas l'Eglise. Ni la bienséance, ni la prudence ne lui permettaient de les heurter ainsi de front ; elle est restée dans sa simplicité; et de ses réponses il résulte que, sur la nature de l'Eglise, sur son fondement visible et invisible, sur le pouvoir revendiqué par l'Eglise en matière de révélations privées, elle a soutenu la vraie doctrine complètement méconnue par ses bourreaux. Je ne sais pas si l'inspiration de la Bienheureuse est mille part plus apparente que dans la manière dont elle se meut au milieu de ces questions, alors profondément obscurcies par les ténèbres du grand schisme, et dont quelques-unes restent encore ardues pour les doctes. Telle est bien la question de l'autorité de l'Eglise en matière de révélations privées. En établissant l'Eglise, Dieu ne s'est pas interdit de faire des révélations privées, et de les entourer de signes extérieurs et intérieurs si manifestes que celui qui en est favorisé soit certain de leur origine. Telles étaient les révélations faites à Abraham, aux Patriarches, aux Prophètes de l'ancienne loi. Exiger que l'âme, ainsi certaine d'être immédiatement instruite par Dieu, subordonne son assentiment à une autorité quelconque, serait le renversement de l'ordre et injurieux à Dieu. Ce serait demander que le sujet auquel le roi fait des communications immédiates, auquel Il intime directement Ses volontés, voulût les faire ratifier par le ministre qui tient du roi l'autorité. Ce n'est que dans le cas où ces communications doivent se produire à l'extérieur, et surtout exigeraient le concours d'autres personnes, que le mandataire immédiat de Dieu doit, non pas les faire ratifier par une, autorité quelconque, mais démontrer qu'elles lui ont été faites, et c'est là que l'Eglise intervient. Dieu ne pouvant pas être en opposition avec Lui-même, toute révélation, toute mission en opposition avec la révélation dont l'Eglise a reçu le dépôt, en opposition avec la fin qu'elle doit poursuivre, est certainement, ou une imposture, ou une illusion, une ruse de l'esprit de ténèbres se transformant en ange de lumière. Elle doit être rejetée. Ce n'est là qu'une preuve négative. L'envoyé de Dieu, pour se faire accepter, doit en donner de positives. Le miracle, la prophétie, faits en confirmation, sont péremptoires. C'est une forte présomption, si tout y est en parfaite conformité avec la fin que poursuit l'Eglise. La manière dont. la personne dit avoir reçu ses surnaturelles communications, l'effet produit sur sa personne, fournissent aussi des indices de la source d'où proviennent des communications données comme divines. ...

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