Auteur : Constant R. P.
Ouvrage : Le style gothique Ses origines, sa supériorité matérielle et morale
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S'il y avait une qualification à donner à l'étude qui va suivre, on pourrait dire qu'elle se rattache à la philosophie de l'architecture; Daniel Ramée» Viollet-Leduc et quelques autres auteurs spéciaux ont déjà montré comment on dégage le but moral et la portée intellectuelle du milieu des procédés techniques qui sont les moyens matériels du plus grand et du plus utile des arts. Mais on chercherait vainement un exposé clair et rapide des conditions qui constituent les mérites du style gothique, et c'est là ce que je me propose de présenter à nos lecteurs. Des descriptions enthousiastes de nos vieux monuments, des vues ingénieuses ou poétiques, il en existe un grand nombre : la juste admiration des chefs-d’œuvre de l'esprit humain est un fond commun, ouvert à tous ceux qui pensent et même à ceux qui se contentent de sentir vaguement; cette distinction essentielle est parfaitement exprimée dans le récent ouvrage d'un écrivain, dont nous avons tant de fois apprécié le talent d'exposition : « Il y a deux admirations, dit M. Eugène Loudun : celle du gros public et celle de l'homme instruit. L'homme instruit voit les qualités d'un chef-d’œuvre et les explique. Le gros public, le vulgaire admire aussi; il est des œuvres qui s'imposent : il ne saurait dire pourquoi il admire, mais il sent que ce qu'il a devant les yeux est admirable. Un paysan ne s'écriera pas : c'est beau! mais il emportera une image de ce qu'il a vu, et à un moment, il lui en viendra un souvenir qui lui fera lever la tète, comme pour la voir encore. » Ce sentiment d'enthousiasme, qu'il soit muet ou bruyant, le style gothique l'inspire au plus haut degré, et plus qu'aucun autre système d'architecture. Mais, il faut bien le dire, chez la plupart des écrivains, les motifs de l'admiration sont toujours à côté des causes réelles : l'ornementation, les petits détails sur lesquels on insiste surtout, ne sont que des accessoires, dont la suppression ne changerait rien et ne détruirait pas le mérite essentiel de l’œuvre. Ce mérite, c'est ce qu'il s'agit d'exposer : il faut expliquer les sources du sentiment religieux qui n'eut jamais un tel interprète; le saisissement de l'effet général constatant la supériorité intellectuelle et morale du système; enfin, cette impression intime, profonde, durable, que le style gothique a seul le pouvoir de faire éprouver. Je viens me consacrer à remplir cette lacune de la critique des arts : Je ne chanterai point les louanges de l'ogive ou les mérites de l'arc doubleau; je ne m'arrêterai pas à décrire les merveilles des rosaces et des vitraux, les sculptures sur pierre et sur bois, ni tous les détails secondaires, communs aux divers styles, ou que, du moins, tous les styles peuvent s'approprier légitimement; ce que je prétends démontrer, c'est que le style gothique est indépendant de toutes ces minuties, et que, s'il sait en tirer le meilleur parti, il renferme en lui-même, dans ses principes propres, la plus haute expression que l'art ait jamais atteint. Je prouverai en même temps que ce style est français, et que notre patrie n'a point de plus complète manifestation de sa supériorité intellectuelle et morale. ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
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