Ferdonnet Paul - La préface de la guerre


Auteur : Ferdonnet Paul
Ouvrage : La préface de la guerre
Année : 1937

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L'opinion publique française s'est accoutumée à l'évolution extraordinaire du parti communiste. Le bolchevik au couteau entre les dents est devenu un citoyen discipliné, qui chante la Marseillaise entre deux Internationales. Ses parlementaires font partie de la majorité. Le gouvernement du Front Populaire leur doit le pouvoir, et la République Française, l'alliance avec l'Union des Républiques Soviétiques Socialistes. Nombreux sont les Républicains qui trouvent rassurante cette attitude loyaliste d'un parti révolutionnaire, dont les troupes hurlaient à la mort du Président Daladier, le six février 1934, sur la place de la Concorde, aux côtés des ligues nationales et du peuple soulevé, avant de s'affilier, six jours plus tard, sur la place de la Bastille, au rassemblement des gauches socialistes et radicales, pour former un front électoral commun. Entre deux dates aussi rapprochées, une politique aussi contradictoire, dont le changement de tactique du journal « L'Humanité » porte témoignage, ne pouvait s'expliquer que par un ordre supérieur imposé à la Section Française du Parti Communiste. Cette grosse manœuvre politique, cousue de fil rouge, était commandée par l'animateur de la IIIe Internationale, à Moscou. M. Maurice Thorez filait doux sur l'ordre de Staline. Voilà, certes, un dictateur qui ne fait pas blanchir ses manchettes à Londres. Son but est clair : il lui fallait à tout prix l'alliance de la France, pour servir ses desseins révolutionnaires en occident, comme le drame espagnol l'a montré ; puis, de rendre impossible tout rapprochement franco-italien ; enfin et surtout de nous dresser contre l'Allemagne et l'Italie, dont la récente amitié n'est pas une cause, mais un effet. C'est la première étape de la croisade des « démocraties » contre le « fascisme ». Qui dit croisade, dit guerre. Etre pour la paix, c'est se prononcer contre toute croisade, fût-ce pour ou contre la Russie bolchevique. Si chacun se sent maître chez soi, la paix sera mieux gardée. Ce qui révolte l'âme française, soucieuse de sa liberté, c'est précisément cette ingérence étrangère et barbare dans notre vie intérieure et sur la route de nos destinées. Là, dans ce domaine de la politique extérieure, où le sort de la paix est en jeu, notre vigilance ne doit pas se laisser surprendre : il ne faut pas qu'un jour vienne, où puisse se poser cette atroce question : « Pourquoi te bas-tu ? » On se bat mal dans la nuit. Il faut aux cœurs vaillants une raison pour combattre, une lumière intérieure, une grande foi ou une digne espérance, le soleil de Valmy... Ne vaut-il pas mieux demander, avant le carnage, quand, comment et pourquoi nous nous battrions ? J'apporte ici une réponse, la plus sincère et la plus grave. Pourquoi tu te battrais ... ? Oui, toi, mon frère d'armes d'hier et de demain... lecteur inquiet devant un titre évocateur d'une veillée tragique : cette modeste étude, en rassemblant des éléments d'histoire contemporaine, répond positivement aux questions angoissantes, qui te font sentir davantage, sur le cœur, le scapulaire national de ta vie et de ta mort : le fascicule de mobilisation. Fils d'une race millénaire, dont l'héroïsme gaulois s'est mille fois renouvelé au service du plus noble idéal, tes épaules sont chargées d'un héritage de vertus civiques indifférentes à toutes les faiblesses humaines. Mais il y aurait une lâcheté plus honteuse, que celle de craindre le combat, ce serait de déserter la défense de la paix pour des commodités égoïstes : ce serait d'abandonner le terrain aux fauteurs de désordre, dont le drapeau rouge, trempé de sang, appelle la guerre comme le paratonnerre attire la foudre. Notre scepticisme à cet égard, M. Léon Blum l'a déchiré. Le chef du Front Populaire a porté sur ses alliés communistes un jugement sans appel quant à l'exposé du processus belliciste. Ce texte tiré de « Bolchevisme et Communisme » est également dédié - je pense - aux Français mobilisables. Je le reproduis donc dans cette intention. « L'idée, écrit M. Léon Blum, que la prise du pouvoir politique contient intégralement la révolution, conduit le bolchevisme à concevoir la prise du pouvoir sous l'unique aspect de l'insurrection et de la guerre civile. « L'idée que la possession du pouvoir forme la condition suffisante de la transformation sociale le conduit à prolonger, jusqu'au moment déterminé de cette transformation, la dictature et la terreur systématique. « L'idée que la véritable préparation révolutionnaire consiste à se tenir toujours armés pour saisir le pouvoir d'un coup de main, à la première occasion favorable, le conduit à modeler la propagande et l'organisation du parti communiste sur le type légendaire des conjurations et des sociétés secrètes. « Le parti communiste cherche, non pas à enrôler les masses prolétariennes, qu'il méprise, mais à trier dans leur sein une troupe de choc toujours mobilisée, une sorte d'armée de métier de l'insurrection. « Sa propagande ouverte est au service de plans occultes dont les chefs seuls doivent détenir le secret... Elle n'instruit pas, n'élève pas ; elle exalte, surexcite, surchauffe. « Nous souffrons quand nous constatons, par notre expérience quotidienne, quels sentiments des hommes, qui furent socialistes, cherchent à propager dans la classe ouvrière : duplicité, esprit de délation ou de trahison, haine, calomnie systématique. « Le communisme cherche à tirer d'une crise généralisée, d'une catastrophe quelconque, la conjoncture révolutionnaire. Or, la guerre se présente évidemment comme la crise et la catastrophe par excellence. » Ainsi la guerre est-elle l'aboutissement fatal de la politique des Soviets. Le principal responsable de la politique russophile actuelle, M. Edouard Herriot, n'a pas seulement oublié la notion de distance qui modifie considérablement tout calcul politique dans le cas dune alliance franco-russe, mais il est resté sourd à l'avertissement capital de son « ami » M. Léon Blum. Ce qui est en cause, ce n'est pas une forme particulière de gouvernement : la France est assez riche en traditions pour se garder de tout régime étranger au génie de sa race. Il s'agit uniquement de savoir si le pacte avec les Soviets est un pacte avec la guerre. Il n'y a pas d'autre question plus vitale, ni d'examen plus nécessaire. En l’abordant, j’ai voulu douter des témoignages recueillis et j'ai mis à l'épreuve ma propre conviction. Cependant les faits parlent plus fort que les arguments ; et si j'ai négligé les miens pour accorder une audience convenable aux documents matériels et humains, dans la première partie de cet ouvrage, c'est parce que les uns et les autres sont encore plus probants. Le meilleur moyen de protéger la paix contre les malfaiteurs, c'est d'éventer leurs plans criminels. Je les expose. Leur connaissance dicte la conclusion de ma seconde partie. Je pense avec M. Charles Maurras, que : « les Français n'ont aucun besoin de faire la guerre aujourd'hui. Ils n'ont aucun besoin d'amorcer et de convoyer, par cette guerre impie, le brûlot ravageur de la Révolution. Nous n'avons pas besoin de jeter une jeunesse, hélas ! trop peu nombreuse, sous le feu des mitrailleuses et des obus ». Non ! Pas de guerre ! Pas de pacte diabolique Si le pacte franco-soviétique doit être la préface de la guerre, il est temps de le dénoncer. C'est un devoir envers la France et envers l'humanité. PAUL FERDONNET. ...

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