Auteur : De Saulcy Félicien (De Saulcy Louis Félicien Joseph Caignart)
Ouvrage : La Syrie et la Palestine
Année : 1855
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Avant d'entamer l'examen du livre de M. le chevalier Van de Velde, il ne sera pas hors de propos, je pense, de mettre, le plus brièvement possible, le lecteur au courant des relations qui ont existé jusqu'à ce jour entre M. Van de Velde et moi. C'est la seule vengeance que je veuille tirer des inqualifiables procédés de ce jeune voyageur. Qu'on ne s'attende donc pas de ma part à des commentaires passionnés, à des récriminations, à des attaques personnelles ; tout cela constitue un arsenal dont je ne veux faire usage contre personne. Autant naguère j'ai pu me montrer vif dans la polémique, autant je suis inébranlablement résolu à me montrer désormais froid et sérieux. Tant pis pour qui a tout à craindre de l'exposé sincère et loyal des faits. A la fin du mois d'avril 1851, je rentrais à Paris, après avoir accompli un voyage pénible et dangereux en Syrie, en Judée et en Arabie-Petrée. Heureux d'avoir recueilli, chemin faisant, une assez ample moisson de faits nouveaux, d'avoir, grâce à la protection marquée de la Providence, échappé à tous les périls, à toutes les fatigues, je m'empressai de mettre en ordre les petits trésors de toute nature, que j'avais péniblement conquis. Quelques mois plus tard je lisais, devant l'Académie des inscriptions et belles-lettres, un mémoire sur le monument connu de tout temps à Jérusalem sous le nom de Tombeau des rois. Ce fut le signal d'une guerre ardente qui me fut déclarée, et dont le but évident était, d'une part, de réduire à néant les résultats de mon voyage, de l'autre , de me faire passer aux yeux du monde savant pour un homme d'imagination, dont les érudits n'avaient pas à s'occuper, et qui, par sa légèreté et son ignorance, ne méritait pas qu'on prît au sérieux ce qu'il ne publiait qu'au prix de tant de peines de toute nature. Un étranger assistait à l'une des séances académiques dans lesquelles ma lecture fut répartie, c'était M. Van de Velde, qui, bien que fort jeune encore, avait déjà renoncé depuis plusieurs années à son grade de lieutenant de marine, afin d'embrasser avec ardeur la carrière de prédicateur missionnaire. M. Van de Velde, qui, depuis très-peu de temps, avait conçu le louable projet de parcourir la Terre- Sainte, afin de s'y livrer à des recherches relatives à la géographie biblique, pria mou confrère, M. Jomard, de le mettre en relation avec moi. M. Van de Velde me fut présenté séance tenante, et dès le lendemain, je crois, il prenait place à ma table. Heureux de rencontrer un homme d'intelligence, prêt à partir pour le pays que je venais de parcourir, et capable, du moins je le pensais, de constater les faits dont on me niait obstinément la possibilité, j'accueillis M. Van de Velde comme on accueille un ami ; je fus assez heureux pour le recevoir plusieurs jours de suite, pour mettre à sa disposition des cartes et des papiers qu'il n'eût pu se procurer autrement, et enfin pour lui offrir de prendre le calque de la grande carte rédigée par moi et offrant le tracé de toute la côte occidentale, de la côte sud et de la plus forte moitié de la côte orientale de la mer Morte, avec tout le plateau de la Moabitide. Evidemment la communication de cette carte à qui partait pour la contrôler, était la preuve la plus forte que je pusse donner de ma sincérité, et de la bonne foi avec laquelle les matériaux de cette carte avaient été recueillis par moi. Je déclare avec plaisir que M. Van de Velde se montra profondément reconnaissant de la manière toute fraternelle dont j'agissais envers lui. Peu de jours après il quittait Paris et se dirigeait vers l'Orient. ...
Demolins Edmond - Saint Louis
Auteur : Demolins Edmond Ouvrage : Saint Louis Année : 19881 Lien de téléchargement :...