Auteur : Carnoy Emile Henry
Ouvrage : Contes picards merveilleux ou plaisants
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Dick-et-Don. Un tisserand reçut un jour la visite d’un homme qui lui apportait une balle de lin à tisser. L’homme lui dit : - Je viendrai chercher ma toile dans huit jours, et je vous donnerai neuf écus. Si elle n’est pas prête pour le jour dit, vous aurez de mes nouvelles. Puis il partit laissant le paysan fort étonné. Celui-ci travailla à sa toile avec ardeur, il y employa même ses nuits sans pouvoir en faire le quart. « Je suis perdu, se dit-il, il me faudrait encore un mois pour terminer le tissage de ce maudit fil. Ah ! je donnerais beaucoup à celui qui pourrait m’aider. » Comme il finissait de parler, un petit homme habillé de vert ouvrit la porte de la maison et sauta aux pieds du tisserand. - Je viens te tirer d’embarras, dit-il en entrant ; j’ai entendu ta demande et me voici. Je commande que ta toile soit achevée à l’instant. En échange, je prendrai ton âme, si tu ne me dis pas quel est mon nom dans trois jours. Tu auras trois noms à dire : le mien devra s’y trouver. Au revoir ! Le petit homme vert sauta dans la cheminée et disparut. Quant au tisserand, jetant les yeux sur sa toile, il la vit achevée, prête enfin à être livrée à son propriétaire. Le pauvre homme se trouva encore plus mal pris qu’aupa-ravant. Comment découvrir le nom de ce diable (car c’en était un assurément) ? C’était difficile ou plutôt impossible. Le lendemain, l’homme mystérieux se présenta chez le tisserand, prit la toile, et donna douze écus au lieu des neuf promis. Le paysan avait sa marraine au village voisin. Or elle était fée. Il alla la trouver et lui demanda ce qu’il devait faire. - Va demain au bois ; cache-toi bien dans les broussailles et ne manque pas de venir me dire ce que tu auras entendu. Le lendemain le tisserand alla se cacher de bonne heure dans le bois. Le soir arriva ; il n’avait rien entendu. Il commençait à perdre espoir lorsqu’il entendit les branches craquer au-dessus de sa tête. Un grand diable noir sauta et vint tomber aux pieds du paysan qui ne bougea pas. Le diable remonta sur un arbre et se mit à dire d’une voix criarde : Dick-et-Don ; Dick-et-Don ; Ch’é min nom. ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
Auteur : Gaidoz Henri Ouvrage : Etudes de mythologie gauloise Année : 1886 Lien de téléchargement :...