Histoire Ebook

Auteur : Anonyme
Ouvrage : L'Ennemi indispensable Les intellectuels de gauche et le Parti Communiste Roumain (1932 - 1956)
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Écrire sur les intellectuels et le communisme, pour un public roumain ou même étranger, c'est affronter, avant toute chose, au moins deux préjugés: le parti communiste n'a pas compté parmi ses membres ou ses sympathisants, avant 1944, presque aucun intellectuel (a l'exception, même si notable, de Lucre]iu P\tr[canu) et encore plus, les intellectuels roumains d'entre-guerres ont été, en leur quasi-totalité, des sympathisants de la droite. Bien sûr, après 1944, le paysage politique a changé par la force des circonstances, mais en ce qu'il concerne l'adhésion des intellectuels au communisme il intervient toujours des préjugés et des inerties d'interprétation difficile a surmonter. On préfère de croire en général qu-il s'agit seulement d'une adhésion forcée ou opportuniste, dictée par la peur de répression, la peur d'interdiction ou tout simplement par le désir de bénéfice ou d'affirmation des quelques intellectuels plutôt médiocres. Ce qui est encore plus intéressant et qui, en même temps, donne a ces préjugés une force encore plus grande c'est le fait qu'elles sont nées et se sont répandues just du côte des intellectuels. Après 1989, on a porté des vives discussions sur la thème des culpabilités et des coupables, sur la participation des intellectuels avec le pouvoir communiste, sur le silence comme modalité d'occulter les responsabilités etc. Peu de ces discussions se sont concrétisées en des études sur le phénomène. Et moins encore ont dépassé le plan des imputation plus ou moins gratuites - et en tout cas tardives - pour essayer une compréhension d'ensemble sur les fait et les circonstances. Comme on fait remarquer dans un essai récent, l'anti-communism virulent de la plupart des intellectuels roumains, après 1989, a en fait le rôle d'occulter la question des culpabilités réelles. Mais cette ouvrage-ci ne se propose faire aucune discussion sur la question des culpabilités ou des coupables. Elle se veut, avant tous, un essai de défaire les préjugés présentées ci-dessus et de réaliser une analyse aussi objective que possible sur la gauche intellectuelle roumaine. Un tel démarche scientifique est d'autant plus nécessaire qu'il serait le premier fait de perspective d'historien. Jusqu’à ce moment-ci - pendant les dernières dix années de liberté politique - aucun historien n'a osé d'aborder le sujet des sympathies de gauche des intellectuels roumains. Il y a eu, c'est vrai, quelques essais du côté des critiques littéraires, des journalistes ou des certains intellectuels roumains de l'exil. Mais la plupart de ces démarches ont eu les mêmes objectives qu'on a déjà rappeler ci-dessus: l'incrimination de ceux considérés comme responsables, le relèvement des quelques abus, la réhabilitation morale des quelques victimes. Bien sûr que de tels démarches ont été nécessaires et que leur importance reste indéniable. Mais elles n'ont fait que des analyses partielles sur la relation établie entre les intellectuels roumains et le pouvoir communiste. De plus l'intérêt prouvé, après 1989, pour la situation des intellectuels de gauche d'entre-guerres semble être quasi-nul. Or, bien que ce sujet a été bien démonétisé par la propagande communiste d'avant 1989, sa recherche est indispensable pour tous ceux qui veulent comprendre, en toute sa profondeur et en la complexité de ses motivations, la relation établie entre les intellectuels roumains et le parti communiste autochtone. ...